Le dernier concert avant le confinement

Le dernier concert avant le confinement avec Lysistrata et At Ho(m)me

Lysistrata + At Ho(m)me

Arrivé juste à l’heure pour l’ouverture avec At Ho(m)me (ouf), on se dirige pas à pas vers le bar, en slalomant au milieu d’une foule concentrée et attentive dès les premières notes. Une tension inhabituelle flotte dans le club… déliée des décibels. On aperçoit les pros des musiques actuelles (artistes, techniciens…) rivés vers leurs smartphones. On distingue même les alertes frénétiques de notifications pendant les respirations du set puissant qui nous est délivré. Compliqué de faire abstraction du contexte avec les annulations des concerts qui se multiplient. Mais le groupe de post rock / noise nous embarque dès que l’on relance un regard vers la scène. Le mur de son commence à faire son effet et les musiciens quittent la scène alors que le voyage auditif prenait forme.

Pendant le changement de plateau, on se permet des blagues sur le Coronavirus, qui se propage en Italie. C’est loin l’Italie. Puis les prodiges débarquent, accueillis par un public enthousiaste, c’est le début de presque une heure et demi de dévastation noise rock. Le trio en provenance de Saintes semble habité et sa cohésion est impressionnante. Ils chantent, alternance de scream et de parlé, et maltraitent leurs instruments en même temps, on ne sait plus où donner de la tête. Resserrés sur scène, chaque musicien semble avoir besoin de l’autre pour exister. Un équilibre touchant qui contraste avec la branlée que l’on se prend dans les oreilles. Ils donnent tout.

À la fin, Théo vient poser sa guitare sur les genoux de Ben. Ce dernier continue son beat de batterie frénétique pendant que les riffs résonnent sur ses genoux. Les 2 musiciens fusionnent, c’est beau. Leur rage s’est envolée et le groupe s’en va en paix, comme si c’était leur dernier concert…

On se quitte sur des sourires et des embrassades chaleureuses, en se disant qu’on se retrouvera vite au Chab’, que les mesures seront de courte durée. Aujourd’hui ce souvenir semble lointain, comme perdu dans l’espace temps, et proche à la fois. C’était le 12 mars 2020.

Benjamin Garnaud

Photos : Ça part en live

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