Archives de catégorie : Scène Locale

L’Etincelle brille à nouveau!

Etincelle

Nous sommes doublement contents de vous annoncer la réouverture ce samedi 25 Novembre de L’Etincelle, le « lieu militant, associatif et autogéré » angevin, qui avait dû quitter son adresse historique de la rue Maillé il y a quelques mois. Doublement contents donc, parce que l’équipe reprend l’organisation de concerts (ce samedi, on reprend en douceur avec le folkeux allemand Oldseed) et également parce qu’ils sont désormais nos voisins, au 56 boulevard du Doyenné. On leur souhaite la bienvenue dans le quartier et longue vie!

L’année de Méduse?

Méduse_Bannière

Sans tambour ni trompettes, Méduse aura fait son bonhomme de chemin en 2017. Après un premier EP sorti au printemps, et quelques clips disséminés sur la toile, le duo austino-angevin (trio sur scène désormais) est prêt à défendre son electro-pop un brin mélancolique partout où il le faudra. Pour les Angevins, on vous recommandera déjà de ne pas les louper en première partie de Malo’ au Chabada, le 30 Novembre.

Et pour réviser avant le concert, leur premier EP est bien entendu en écoute ici.

 

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Tu Brüles Mon Esprit

Tu-Brules-Mon-Esprit

Crédit: Ruddy Guilmin

Tu Brüles Mon Esprit – Master Série (Donnez-moi du feu / Et mon cul c’est du tofu)

Dans les années 80 et surtout 90, le hip hop a totalement révolutionné la façon de faire de la musique avec l’utilisation massive de samples. Il s’agissait alors d’échantillonner des petites parties de disques de soul, de funk ou de jazz déjà existants et d’en faire quelque chose de totalement neuf et inédit en l’utilisant dans un autre contexte. C’est finalement peu ou prou ce que fait aujourd’hui Tu Brüles Mon Esprit sur son premier EP. Mais dans un tout autre genre. Le quatuor angevino-manceau (avec deux membres des punks de Better Off Dead côté angevin) « emprunte » ainsi des bouts de texte à de grands succès de la variété française des années 70/80 et leur offre ensuite une seconde destinée en les réinterprétant dans une énergie et une intensité tout à fait différentes. Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas du tout de reprises. TBME a ses propres compositions originales qui vont piocher dans le krautrock de Can, le psychédélisme noir du Velvet Underground, le post-punk de The Gun Club ou la new-wave des premiers Bashung. Seuls les textes avaient connu une autre vie par le passé. Et ici, ils sont malmenés, torturés, éructés, éjaculés, transcendés.

 

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On démarre avec « Dix ans de chaînes » qui prend sa source dans les mots de « Gabrielle » de Johnny Hallyday (comme le nom du groüpe d’ailleurs). Dans une longue ascension lugubre, le chanteur de Tu Brüles Mon Esprit (un certain… Gabriel, ça sent la vanne de fin de soirée !) hurle sa douleur pour finir dans un climax complètement dingue, la voix noyée dans un déluge d’effets au milieu des stridences d’un clavier psychotique, où on imagine le pauvre type se taper la tête contre les murs pour s’extirper cette p#tain de Gabrielle du crâne ! On sort de ces 9’26’’ totalement rincés.

 

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Avec « Je n’ai jamais été indien », Joe Dassin connaît son deuxième infarctus létal. Plus noisy post-punk, ce morceau devrait plaire aux fans de Frustration. La basse gronde, le rythme s’accélère, la voix panique, c’est une course contre l’horloge perdue d’avance. Et pourtant on essaie de retenir chaque instant qui passe, de retrouver ce passé si chéri, quitte à se perdre totalement, à tout renier. « On ira où tu voudraaaas quand tu voudraaaaas ! »

 

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On retourne le vinyle rouge -ou la K7 !- et débute le monument de cet EP. « Couleur du trottoir » (« Couleur Menthe à l’Eau » d’Eddy Mitchell) synthétise la folie de Suicide, le mysticisme de The Doors, l’explosivité de Hint. Sur une ritournelle imperturbable de guitare psych as fuck (impossible de ne pas visualiser le désert californien), le groupe nous pousse inexorablement dans les retranchements oubliés de nos plus grandes angoisses. Le mur de son qui nous tombe sur la gueule à la fin du morceau nous achève autant qu’il nous libère. Je ne sais jamais si je dois rire ou pleurer quand s’estompe la dernière nappe de clavier…

 

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On termine sur un tempo plus insouciant. La première partie de « Les yeux qui tuent » (Remember Marc Lavoine ?) est presque pop. Mais à la moitié du morceau, le chanteur perd pied, le clavier est sous acide, le batteur cogne comme un sourd, et les guitares vous creusent les molaires sans anesthésie. Esprit Brülé. Mission accomplie.

Un dernier mot tout de même sur la pochette qui pastiche les célèbres compilations « Master Série » d’artistes de variété française dans les 90s. Ce qui prouve que les quatre Tu Brüles Mon Esprit n’oublient pas de ne pas trop se prendre au sérieux. Ce n’est pas le cas de ce disque que vous devez absolument vous procurer !

Yes Oui Can!

Il y a peu, Oui Need Songs sortait son nouvel EP, « New York ». Si vous aimez la pop un peu nerveuse fleurant bon un certain indie rock des 90s (PJ Harvey et consorts), nous ne saurions trop vous conseiller d’aller faire un tour sur le Bandcamp du trio.

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Et comme l’appétit vient en mangeant, le guitariste du groupe Phil Devaïl sort dans la foulée un disque solo plutôt axé chanson apatride, « Pour Tous Les Hommes », sur lequel vous pouvez également jeter une oreille (parce que c’est plutôt très élégant) ici: https://www.phildevail.com/music

 

Les iNOUïS du Printemps de Bourges: Go! Go! Go!

Les-Inouis-2018

On ne présente plus Les iNOUïS du Printemps de Bourges qui ont révélé au grand public un nombre incalculable de nouveaux talents, de Christine and The Queens à Fakear en passant par Feu ! Chatterton, The Liminanas, Radio Elvis ou Thylacine. Si vous avez un groupe et que vous pensez que votre moment est venu, vous avez jusqu’au 13 Novembre pour postuler cette année. Toutes les infos pratiques sont expliquées au lien ci-dessous. May the force be with you!

Postulez ici: http://www.reseau-printemps.com/je-postule/

https://www.facebook.com/LesiNOUiSduPDB/videos/1355938847838692/

Ca dégouline plus que jamais!

Ce samedi 28 Octobre, l’émission rock emblématique de Radio G! fête ses 25 ans d’existence. Pour l’occasion, l’équipe de « Ca Dégouline Dans Le Cornet » met les petits plats dans les grands: quatre concerts + un direct de… 25h bien entendu! De 8h00 le samedi matin jusqu’à 9h00 le dimanche en direct de l’Espace Culturel de l’Université d’Angers, le trio d’animateurs sera rejoint par toutes les voix historiques qui ont résonné dans le poste tout au long de ce quart de siècle à la gloire du rock’n’roll sous ses formes les plus variées. Le défi ne devrait pas trop leur faire peur puisque c’était déjà la même bande de potes qui avait tenté le record du monde du plus long direct de l’histoire de la radio il y a quelques années (record manqué de peu, mais record de France tout de même pulvérisé à 88h15)! 😉

Côté live, vous pourrez remuer du croupion sur l’emo-punk à roulettes de Not Scientists (nouveau groupe d’anciens Uncommonmenfrommars notamment), le post-rock planant de Cosmos, le punk-rock des Angevins de The Flicker (avec des anciens du Casbah Club!) et le grand retour de Boochon en solo (aujourd’hui dans Des Lions Pour Des Lions) pour une bonne tranche de rigolade en chanson déglinguée.

Toutes les infos pratiques sur l’événement Facebook.

CaDegouline_25Ans

LES FRERES CASQUETTE : Bientôt back dans les bacs !

La nouvelle va bientôt tourner comme un handspinner dans les cours de récré : Les Frères Casquette sont de retour ! Sam et Max Casquette reviennent à la fin de l’année avec un troisième spectacle/album hip hop pour faire danser et réfléchir petits et grands. On a rencontré David Lorphelin alias Sam Casquette (que les adultes connaissent mieux sous le pseudo Equanim dans le groupe Nouvel R).

Votre nouvel album est presque prêt. Tu peux nous en dire quelques mots ?

Oui, ça devrait sortir début 2018, et la tournée du nouveau spectacle démarre cet hiver. C’est le premier disque des Frères Casquette nouvelle formule, vu qu’à la sortie du deuxième album Ben aka Max Casquette a dû faire un choix professionnel qui ne lui permettait plus d’assurer les concerts. On a donc du trouver un remplaçant pour la fin de la tournée, et aujourd’hui c’est Bentham qui a repris la casquette de Max. Du coup, pour l’écriture du disque, je me suis retrouvé seul, Bentham préférant pour l’instant se concentrer sur son rôle d’interprète. Au départ, Les Frères Casquette, c’était une idée à moi, mais j’en avais tout de suite parlé à Ben, qui était MC dans Nouvel R avec moi, et qui bossait lui aussi dans l’animation à l’époque. Notre écriture fonctionnait beaucoup en ping pong entre nous. Là, j’ai donc dû/pu prendre plus de temps pour développer mon univers, mes thèmes, même si paradoxalement l’expérience des concerts avec des enfants t’apprend vite à synthétiser, à éviter les bavardages inutiles. C’est un public hyper exigeant, qui comprend vite si tu ne le calcules pas (et qui n’aura aucun scrupule à te saborder ton spectacle! rires). Pour ce disque, on a également travaillé pour la première fois avec un réalisateur/arrangeur sur Bordeaux, qui a beaucoup enrichi nos instrumentaux en faisant jouer des musiciens sur certaines parties.

Musicalement, c’est assez différent aussi ?

Oui, le disque sonne moins boom bap des années 90s que le précédent spectacle, qu’on avait conçu comme une sorte d’hommage à l’âge d’or du hip hop avec plein de clins d’œil à cette culture. Là, il y a toujours quelques morceaux dans cet esprit-là parce que c’est quand même notre point de départ artistique à tous, mais on a pris un virage plus synthétique, plus électronique. Plus actuel sans doute. On n’a pas été juste qu’à utiliser de l’autotune (rires) –même si on chante davantage que par le passé- mais plusieurs instrumentaux sonnent comme des trucs d’afro-trap actuels. On est plutôt contents du résultat.

Paradoxalement, j’ai l’impression que le fait d’écrire pour les enfants vous donne plus de liberté que lorsque vous écrivez en direction des adultes, comme si tous les thèmes étaient abordables, sans tabou ?

C’est clair ! On fait bien entendu attention au vocabulaire qu’on utilise pour éviter les gros mots, les trucs comme ça, mais sinon dans les thèmes abordés, c’est beaucoup plus ouvert que dans nos disques de Nouvel R par exemple. On peut tout autant aborder des sujets drôles que des sujets complexes, tout en gardant une certaine innocence. Par exemple, dans ce nouvel album, on a fait des chansons sur la mort d’un animal de compagnie ou bien l’arrivée d’un petit frère dans la famille. Et finalement, à travers ces petites tranches de vie anodines, on explore des choses qui touchent à la solitude, au deuil, à la jalousie, au sens de la vie. Ce n’est pas toujours facile à traiter dans un texte pour les adultes sans plomber l’ambiance… (rires)

Les Frères Casquette joueront leur nouveau spectacle au Chabada en février 2018.

[Chronique] Atonalist – « atonalism »

Au Yéty, c’est connu, on est du genre chauvin (voire limite chauve). Du coup, on ne vous parle que de nos groupes locaux préférés. On fait toutefois une petite exception à la règle pour Atonalist -qui n’est donc pas à proprement parler un groupe local- parce qu’il réunit deux ex-Angevins, et non des moindres. Renaud-Gabriel Pion est un ancien membre du groupe Lo’Jo et est aujourd’hui collaborateur des plus grands artistes internationaux (Björk, Antony & the Johnsons, John Cale, Dead Can Dance, Siouxsie, Arto Lindsay…). Arnaud Fournier est une moitié de Hint. Les deux hommes ont en commun un amour immodéré pour les musiques improvisées, instinctives, évolutives. Et ils sont tous les deux poly-instrumentistes. Ils se sont donc enfermés en studio avec un piano, des saxophones, des clarinettes, des guitares, une trompette, un sampler et d’autres bizarreries pour accoucher d’un disque exigeant, mais passionnant. Drone, indus, free jazz, musique contemporaine, ambiant : les étiquettes ont du mal à recouvrir l’étendue des friches sonores que les deux hommes ont traversées sur ce disque. Mais si vous aimez la musique de Colin Stetson, Brian Eno, Steve Reich, Nine Inch Nails ou John Zorn, on ne saurait trop vous conseiller de vous le coller entre les oreilles. Surtout pour les morceaux qui accueillent Gavin Friday, le chanteur des mythiques Virgin Prunes, qui donne à certaines chansons une dimension toute bowiesque.

L’album « atonalism » (CD digipack / Double-LP colored / Digital) est disponible chez les disquaires indé et sur :
https://atonalisttrauma.bandcamp.com/album/atonalism
http://www.audiotraumatik.com/

 

Sweet Gum Tree

Arno Sojo, l’angelot bouclé qui se cache derrière Sweet Gum Tree, évolue discrètement mais sûrement dans le paysage musical angevin depuis le début de la décennie. A vrai dire, sa pop folk a même souvent eu davantage d’échos dans les pays anglo-saxons que dans sa propre ville. Ne manquez donc pas l’occasion d’aller regarder son tout nouveau clip, qui vient également rappeler que Sustain The Illusion, son très beau nouvel album paru au printemps dernier, est toujours disponible dans les bacs. Vous connaissez le proverbe avec le prophète, le pays, tout ça, tout ça.

 

Zenzile : Conçu pour durer

Crédit photo: David Gallard

Crédit photo: David Gallard

Zenzile est de retour. Avec une nouvelle chanteuse qui ne marchait sans doute pas encore lorsque le groupe s’ est créé il y a 22 ans. Depuis, les Angevins mènent leur carrière comme ils l’entendent, sans se soucier de ce qu’on attend d’eux et avec le besoin perpétuel d’évoluer pour ne jamais s’ennuyer. Et c’est sans doute pour ça qu’ils nous sont devenus si indispensables. Rencontre avec Vincent Erdeven (claviers, guitares) pour connaître les contours de ce nouvel « Eléments ».

Avez-vous décidé que ce nouvel album aurait une déclinaison multi-media sur scène avant ou après sa composition?

Avant même de commencer la composition de ce disque, on savait qu’on voulait associer l’image et une certaine réflexion sur les lumières à nos concerts. On a déjà l’expérience de deux ciné-concerts, donc on commence à bien maîtriser l’apport des images pour construire un univers, mais on ne voulait pas se laisser enfermer dans une narration. On sait que notre musique est assez «cinématique», on voulait donc créer une sorte d’atmosphère avec les vidéos et le travail de notre éclairagiste qui irait dans le même sens. Mais cette décision n’a pas influencé notre mode de composition. On a gardé les mêmes méthodes de travail que par le passé, même si on a bricolé avec la vidéo assez tôt dans le processus. On s’est finalement retrouvés avec une quinzaine de titres exploitables pour le live, qu’on a testés sur scène pour la première fois au Quai l’été dernier en sortie de résidence. Et on en a sélectionné neuf, qu’on a un peu réarrangés, pour le disque «Éléments». On a également retravaillé l’ordre des morceaux pour le disque -et finalement pour la scène aussi- pour que ça raconte une histoire, qu’il y ait une meilleure harmonie entre les ambiances du disque.

Du coup, est-ce que ça veut dire que pour la tournée qui va venir, vous ne jouerez que ces nouveaux morceaux?

On jouera tout l’album + deux inédits qu’on a travaillés avec Zakia, c’est sûr. Mais on va aussi intégrer d’anciens instrumentaux tirés de précédents disques, parce qu’on nous les demandera. On est justement en train de réfléchir là-dessus en ce moment. Pour savoir si on les intègre au cours de la setlist, ou bien si on les met en bloc à la fin. Julien Brevet, qui bosse sur les vidéos pour «Éléments», et Stéphanie, notre éclairagiste, ont déjà des idées pour intégrer des images sur les vieux morceaux, donc il y a a priori moyen de rendre le tout assez cohérent.

Une nouvelle chanteuse, Zakia, intègre le groupe pour ce disque. Comment l’avez-vous connue?

On la connaît depuis toujours en fait. On est très amis avec ses parents, qui ont tous les deux joué avec Zenzile à un moment ou à un autre. Un soir, son père m’a fait écouter le groupe de musique electro de Zakia et j’avais trouvé qu’elle avait une super voix. Au départ de ce disque, on pensait être parti pour faire un disque instrumental. Au fur et à mesure de la composition, certains morceaux appelaient quand même des voix. Pour certains, je m’y suis collé, pour un autre, c’est Matthieu, le bassiste, qui a fait son baptême du chant. Mais pour certains titres, on voyait bien qu’on aurait besoin d’une voix extérieure. C’est là que je me suis souvenu de Zakia. On lui a proposé de faire des essais et ça a été tout de suite concluant.

Son arrivée a-t-elle eu une influence sur la composition des morceaux?

Pas vraiment. Tous les titres du live était déjà composés quand Zakia est arrivée. Seul le morceau «Outsight» a été composé en commun avec elle. Mais son interprétation de ces morceaux donne forcément une couleur inédite à notre musique. Les chanteurs qu’on a eus jusqu’à présent, que ce soit Sir Jean, Jamika ou Jerry, avaient des voix beaucoup plus noires, plus groovy. Zakia a une couleur très soulful mais plus blanche. Assez pop ou trip hop finalement. Du coup, même quand nos instrumentaux restent assez fidèles aux fondamentaux de Zenzile, la voix les emmène complètement ailleurs. Un morceau comme «Escape», par exemple, qui est chanté à deux voix avec Zakia et Matthieu, est certainement une des chansons qui sort le plus de l’ordinaire dans toute notre carrière. On a mis un peu de temps à lui trouver la couleur adéquate, mais aujourd’hui je trouve qu’il est assez tubesque.

C’est drôle, car «Outsight» est presque le titre du disque que je trouve le plus Zenzile pur-jus?

En fin de créa, on s’est rendu compte qu’il nous manquait peut-être un morceau un peu plus punchy, et on l’a donc composé tous ensemble. Zakia a proposé des choses, rebondi sur certaines de nos idées. Si ça sonne Zenzile, ça prouve qu’elle a bien trouvé sa place dans le groupe.

Ça n’a d’ailleurs pas dû être si évident pour elle de trouver ses marques dans un groupe qui joue ensemble depuis presque sa naissance?

Sans doute, même si c’était probablement moins difficile pour elle que pour quelqu’un qui ne viendrait pas du tout ce monde-là. Ses deux parents sont dans la musique, elle connaît l’envers du décor, elle sait où elle met les pieds. Elle nous connaissait aussi très bien. Elle a fait une école de chant, donc on peut imaginer qu’elle avait envie que ça fasse partie de sa vie.

L’an prochain, on fêtera les 20 ans de votre premier EP, «Dub Promozione». Est-ce plus facile ou plus difficile de faire vivre un groupe quand on a 20 ans de carrière?

C’est clair que le public ou les professionnels préfèrent généralement la nouveauté. C’est fatalement moins excitant pour eux de programmer Zenzile aujourd’hui que lorsqu’on déboulait avec un son qu’ils n’avaient jamais entendu. Mais l’industrie du disque a tellement changé qu’aujourd’hui c’est devenu très difficile de vieillir en tant que groupe. En gros, un jeune groupe qui débarque aujourd’hui avec un son neuf va être confronté à ce même problème dans trois ou quatre ans. Le temps de sortir un bon album, de faire une belle tournée, et on en parlera déjà comme d’un artiste installé, moins excitant. Ça ne lui laisse pas beaucoup de temps pour se développer, pour évoluer. Nous, on a quand même la chance d’avoir encore pas mal de gens qui nous suivent et qui nous apprécient. On a perdu et gagné des gens à chaque nouveau disque, parce qu’on n’a jamais cherché à reproduire une même recette. Ça sera encore sans doute le cas avec celui-ci. C’est quelque chose qu’on a bien intégré. On a tous en tête des disques qu’on adore aujourd’hui alors qu’on ne les a pas compris quand on les a découverts. Du coup, on cherche d’abord à se faire plaisir en tant que musiciens, sans essayer de mettre trop en péril notre économie de groupe. Pour le moment, l’équilibre tient encore pas trop mal.

Lisez notre chronique de « Eléments »: https://www.lechabada.com/zenzile-elements-yotanka/

Zenzile sera en concert au Chabada le 6 octobre pour fêter ses 20 ans (en retard, mais quand même !) en compagnie de plein d’amis qui ont croisé la route du groupe tout au long de sa carrière. Infos & tickets : lechabada.com/events/zenzile-feat-zakia-vincent-segal-jamika/